Nous, les pays soussignés, réunis à Santo Domingo de Guzmán, lançons un appel pressant à la raison et au bon sens au Venezuela. En ce moment crucial pour le Venezuela et la région, tous les acteurs sociaux et politiques doivent faire preuve de la plus grande retenue dans leurs actions publiques.
L’acceptation et le respect de la dignité et de l’intégrité de toutes les personnes sont les principes essentiels sur lesquels repose la coexistence entre nos nations. Nous demandons instamment le respect des principes démocratiques, ainsi que des droits de l’homme et des libertés fondamentales de tous les Vénézuéliens et, en particulier, du droit de manifester pacifiquement et d’exercer la liberté d’expression. Nous constatons avec inquiétude que ce n’est pas la réalité actuelle au Venezuela. Les rapports faisant état de détentions arbitraires de Vénézuéliens sans procédure régulière sont alarmants et nous demandons leur libération immédiate.
Nous exprimons notre profond rejet de la répression des manifestants et de la violence qui a coûté la vie à de nombreux Vénézuéliens dans le contexte post-électoral. Nous demandons d’urgence aux autorités vénézuéliennes de mettre fin à la violence et de libérer toutes les personnes détenues, y compris les représentants de l’opposition.
Nous demandons en outre que le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme soit autorisé à retourner au Venezuela de toute urgence, et nous demandons au Venezuela de garantir des conditions adéquates pour qu’il puisse remplir pleinement son mandat.
Nous exigeons également que le Venezuela, en tant qu’État partie à la Convention de Caracas sur l’asile diplomatique de 1954, respecte ses dispositions et délivre les sauf-conduits qui permettront aux six demandeurs d’asile qui se trouvent toujours dans la résidence officielle de la République argentine de quitter le territoire vénézuélien en toute sécurité.
Nous prenons note du rapport préliminaire du groupe d’experts des Nations Unies sur les élections présidentielles vénézuéliennes, qui constate que le Conseil national électoral vénézuélien (CNE) n’a pas encore présenté les registres électoraux permettant d’étayer la véracité des résultats annoncés le 2 août. Nous notons également qu’une version numérique de plus de 80 % des registres électoraux de vote a été publiée, montrant un résultat différent de celui publié par le CNE.
Nous demandons donc la publication immédiate de tous les registres originaux et la vérification impartiale et indépendante de ces résultats, de préférence par une entité internationale, afin de garantir le respect de la volonté du peuple vénézuélien telle qu’elle s’est exprimée dans les urnes. Tout retard à cet égard remet en question les résultats officiellement publiés le 2 août 2024.
Nos nations ont fait apel au dialogue et à l’entente pour résoudre de graves conflits dans le passé. Aujourd’hui, plus que jamais, le Venezuela doit honorer cet héritage afin de retrouver la coexistence pacifique, la sécurité publique et la stabilité politique qui, selon les rapports de la mission internationale indépendante d’établissement des faits sur la République bolivarienne du Venezuela du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies, sont menacées par les propres autorités de sécurité vénézuéliennes.
Le moment est venu d’appeler à un dialogue ouvert, inclusif et de bonne foi pour faciliter un règlement politique qui favorisera la réconciliation nationale, la paix, la sécurité publique et la démocratie au Venezuela.
Nous nous engageons à soutenir tous les efforts en ce sens, en préconisant toujours une solution authentiquement vénézuélienne dans laquelle prévalent la démocratie, la justice, la paix et la sécurité.
Pays signataires par ordre alphabétique.
Canada
États-Unis d'Amérique
République argentine
République coopérative du Guyana
République de l'Équateur
République dominicaine
République du Chili
République du Costa Rica
République du Guatemala
République du Panama
République du Paraguay
République du Pérou
République du Suriname
République italienne
République orientale de l'Uruguay
République portugaise
République tchèque
Royaume des Pays-Bas
Royaume d'Espagne
Royaume du Maroc
Royaume-Uni
Union européenne
-TRADUCTION NON OFFICIELLE-